Une opinion de Solange T'kint, administratrice de l'ASBL Supression des expériences sur l'animal (SEA).
 

Depuis plusieurs semaines, le mercure a atteint un niveau rarement égalé en Belgique et dans toute l’Europe, pas une goutte de pluie ne vient rafraîchir le sol. Les plantes et les hommes ont de plus en plus de mal à supporter cette chaleur étouffante et beaucoup de personnes se ruent vers les magasins pour y acheter un climatiseur ou se réfugient dans leur maison aux volets baissés pour y chercher un peu de fraîcheur.

Beaucoup d’êtres humains ont de plus en plus de mal à supporter cette situation.

Dans les élevages industriels, il n’y a pas de répit pour les animaux victimes de cette canicule et dans les camions qui les mènent vers l’abattoir, c’est un véritable enfer que vivent les animaux.

Cet été peut-être, lors de vos promenades, à la campagne ou lors de votre séjour à l’étranger, êtes-vous passés devant de grands bâtiments aux murs aveugles dont s’échappait une odeur épouvantable. Peut-être avez-vous eu une moue de dégoût ? Peut-être vous êtes vous demandé ce qu’il y avait derrière ces murs : des poules, des lapins, des cochons ?

Vous étiez passés à proximité d’un des nombreux élevages industriels concentrationnaires où les animaux sont détenus dans des conditions épouvantables.

Dans de nombreuses porcheries industrielles en Europe, malgré la nouvelle réglementation, des truies gestantes sont toujours coincées dans des cages, incapables de se retourner, et souffrent d’escarres et de blessures aux pattes. Les porcs ont les dents arrachées et la queue coupée pour "éviter qu’ils ne blessent" leurs compagnons de malheur.

Des poulets dont la croissance a été accélérée ont atteint un tel poids que leurs pattes ne peuvent plus les porter.

Des centaines de milliers de poules pondeuses toujours confinées dans des cages dites "aménagées" disposent d’un "espace de vie" correspondant à une feuille A4, leur univers se limitant aux barreaux de leur cage.

Dans ces élevages et par cette température, l’air est plus que jamais irrespirable; dans les élevages de porcs, il règne une odeur d’ammoniac; dans les élevages de poules et de poulets, il y a des mouches à profusion.

Parce qu’il faut gagner toujours plus d’argent, parce qu’il faut produire plus et toujours plus, certains ont fait des animaux de ferme des martyrs.

Au terme d’une vie de souffrance dans ces élevages, ces animaux sont entassés dans des camions pour être acheminés vers les abattoirs… Par cette chaleur, des poules pondeuses entassées dans des cageots surchauffés arriveront à moitié mortes à destination; d’autres animaux seront transportés sur des kilomètres, durant des heures voire des jours pour être mis à mort au terme de leur voyage.

Vous les avez ou vous allez peut-être les croiser sur la route de vos vacances; vous alliez vous reposer, eux étaient en route pour leur dernier voyage.

De retour de vacances ou au terme de votre journée de travail, ayez une pensée pour eux. Ne fermez pas les yeux sur les conditions de vie de ces animaux, ne détournez pas le regard au passage des camions en route vers les abattoirs.

Une des causes du réchauffement climatique serait la production intensive de viande.

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’élevage serait la deuxième source de gaz à effet de serre.

La déforestation et la désertification sont d’autres conséquences du nombre croissant de terres cultivées pour nourrir ces animaux confinés.

"Aujourd’hui, la plus grande partie des terres cultivées, et donc de l’eau et des engrais, nécessaires aux cultures, sert en effet à nourrir les animaux destinés à la consommation humaine. L’élevage intensif est donc étroitement lié à l’agriculture intensive dont les effets polluants des produits chimiques comme les pesticides sur les eaux, les sols et l’air ne sont plus à prouver (Le Vif, 19/3/14 – 15 h21)."

La canicule qui règne aujourd’hui est liée notamment à des pratiques d’élevage inacceptables. Mais, en tant que consommateur nous pouvons agir ! Nous pouvons aider les cochons, les poulets, les poules, les lapins…

En modifiant notre alimentation, en refusant une viande issue de ces élevages concentrationnaires, en réduisant notre consommation de viande, en achetant des produits végétariens, nous sauverons des vies et nous contribuerons à sauver la planète.