La centrale de Tihange 1 sera redémarrée lundi, a annoncé vendredi son exploitant Engie Electrabel. Le réacteur nucléaire était à l'arrêt depuis le 13 octobre pour maintenance. L'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) avait donné son feu vert pour ce redémarrage au début du mois. L'arrêt de maintenance de Tihange 1 qui devait permettre de recharger le combustible se termine, explique Engie Electrabel dans un communiqué. "La date communiquée est toujours une estimation et les opérations de redémarrage peuvent toujours prendre plus de temps que prévu", nuance néanmoins l'entreprise.

La maintenance de Tihange 1 était initialement prévue du 20 octobre au 29 novembre. Elle a été avancée pour tenir compte de l'indisponibilité de certaines autres centrales.

Tihange 3 est lui à l'arrêt jusqu'au 1er mars, Tihange 2 jusqu'au 1er juin et Doel 4 jusqu'au 15 décembre.

"Vétuste et dangereuse"

Cette même centrale avait été qualifiée de "vétuste et dangereuse" par un expert allemand en ingénierie nucléaire, Manfred Mertins, lors d'une conférence de presse au Parlement européen ce jeudi.

Alors que l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) a donné son feu vert la semaine dernière au redémarrage prochain de Tihange 1, le professeur Mertins a mis en exergue de nombreuses vulnérabilités en matière de sûreté que présenterait cette centrale.

Dans un rapport qu'il a élaboré à la demande des Verts européens, il souligne tout d'abord que les exigences internationales en matière "de sûreté et de fiabilité" ne sont pas remplies.

"Tihange 1 est l'une des plus anciennes centrales au monde. Elle a été conçue sur base de principes de sûreté en vigueur au début des années '70", a pointé M. Mertins. "Les accidents survenus depuis lors à Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima ont démontré qu'une hausse significative des exigences en la matière était nécessaire", a-t-il poursuivi, déplorant à ce titre les nombreux manquements qu'il a constatés à la centrale belge.

D'après lui, la forte augmentation des événements imprévus à Tihange 1 témoigne du vieillissement de l'installation, dont il qualifie la gestion de "complètement erratique".