Ce dernier, aujourd'hui âgé de 93 ans, s'est défendu en affirmant jusqu'ici n'avoir rien su des violences, y compris sexuelles, commises de son temps sur les élèves.

"Lors des répétitions, il était impitoyable. Après, il pouvait être l'homme le plus débonnaire du monde. Certains élèves le voyaient comme un modèle, d'autres le craignaient comme quelqu'un qui frappait", a dit son successeur selon les extraits d'un entretien à paraître jeudi.

"Il régnait un système de peur" au sein de la chorale créée en 975, selon M. Büchner, qui reconnaît avoir été au courant de ces sévices et dit regretter de ne pas avoir exigé "de façon plus forte des éclaircissements complets". "Il ne s'agissait pas +seulement+ de gifles mais de véritables maltraitances. C'était un déchaînement, il y avait des blessures physiques", a dit M. Büchner.

Dans ce chœur millénaire, 547 garçons et jeunes adolescents ont été victimes de sévices, dont des viols, de 1945 au début des années '90, selon un rapport d'enquête publié mardi.

Leur nombre pourrait, au final, dépasser les 700, a estimé l'auteur du rapport, Ulrich Weber, mandaté par les autorités catholiques locales pour faire toute la lumière sur cette affaire qui a éclaté en 2010.

Outre Mgr Ratzinger, ce scandale, l'un des pires à frapper l'Église catholique en Allemagne, implique indirectement le cardinal Gerhard Ludwig Müller. L'ex-chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui vient d'être écarté par le pape François, est mis en cause pour avoir bâclé une première enquête interne en 2010 et ne pas avoir été suffisamment dans le dialogue avec les victimes.

La plupart des cas sont toutefois prescrits et les 49 auteurs présumés des violences dont il est question dans le rapport – des enseignants pour la plupart – ne devraient donc pas être poursuivis.