Charleroi, le quart-monde de la Belgique?
"La capitale de la Walbanie", selon le magazine flamand Humo
© photo news.
vidéo Le magazine flamand Humo n'y est pas allé de main morte en racontant son city-trip au Pays Noir. Deux journalistes, Raf Sauviller et Salvatore Di Rosa, ont dressé un portrait peu flatteur de la ville hennuyère. Le dossier, jugé caricatural voire insultant par certains, dur mais réaliste par d'autres, fait polémique et ne devrait pas tarder à faire réagir Paul Magnette, déterminé à redresser "sa" ville.
Humo over Charleroi: "Hoofdstad van Walbanië" pic.twitter.com/EtXZF8DAqy
— Dimitri Antonissen ✍ (@gemarkeerd)
"Charleroi représente tout ce qui préoccupe le Flamand en territoire wallon: une industrie en déclin, une économie à l'arrêt, criminalité, agressions, des dealers de drogue qui rôdent, des marginaux, des agents corrompus et des chômeurs qui consacrent les transferts Nord-Sud à des pizzas à emporter ou à des mitraillettes sauce andalouse. Et pourtant, la conviction persiste que Charleroi – la moribonde – est un phénix qui peut renaître de ses cendres", peut-on lire d'emblée dans le chapeau du texte.
"Ville la plus laide du monde"
"Charleroi est-il le Grozny belge? Le Palerme de la Sambre? Le Chicago wallon? Le Beyrouth du Pays Noir? Ou carrément la capitale de la Walbanie?", s'interrogent-ils.
Accompagnés de Nicolas Buissart, artiste et guide de la ville élue "la plus laide du monde" il y a quelques années par un sondage néerlandais en 2008, les deux journalistes flamands se sont rendus dans les quartiers les plus glauques de la ville.
"Un tiers des habitations dans la rue Chavannes, rue de Turenne, rue du Beffroi a été placée sous scellés en raison du risque d'incendie et d'effondrement, ou parce qu'elles étaient squattées par des sans-papiers", explique celui qui a eu l'idée d'exploiter les clichés qui circulaient sur la ville en créant un safari urbain.
"Les choses vont mal, c'est une évidence"
"Visitez la ville industrielle la plus incroyable d'Europe. Elue 'plus laide ville du monde' par un récent sondage Néerlandais, Charleroi offre une large gamme d'attractions excitantes. Suivez nous pour un safari urbain et découvrez l'endroit où la mère de Magritte s'est suicidée, la maison de Raymond La Science (de la bande à Bonnot), le métro fantôme, la rue la plus déprimante de Belgique, grimpez au sommet d'un terril et visitez une authentique usine désaffectée. 'Charleroi Adventure' vous fera découvrir les mystères de la plus intéressante région post-industrielle d'Europe", peut-on lire sur le site internet de l'Urban Safari Tour de Charleroi.
Pour certains, l'article paru dans la presse flamande est dépourvu de nuance et comporterait même des erreurs factuelles, comme le chiffre du salaire moyen dans la province du Hainaut, qui serait vieux de six ans, selon la Dernière Heure. "C'est une évidence, les choses vont mal, et si le taux de chômage diminue, c'est parce qu'il y a des exclus du chômage", a réagi le chef de Groupe ECOLO au Conseil Communal de Charleroi Luc Parmentier.
7 bonnes raisons de visiter Charleroi
En fin d'article, les journalistes de Humo ont quand même réussi à trouver 7 bonnes raisons de visiter Charleroi. Sauf qu'elles apparaissent plus ironiques qu'autre chose: les plus belles filles ("Charleroi est pauvre mais sexy"), son métro fantôme, ses tags, ses logements bon marché, ses vestiges industriels…
Et vous, quel est votre avis sur la situation à Charleroi et cette controverse lancée par nos voisins flamands?