L'astuce est simple et presque imparable. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Car les hôteliers espagnols en ont assez. Une épidémie de fausses plaintes pour intoxication alimentaire a fait des ravages parmi les commerçants : des millions d'euros de pertes sont à prévoir.

 
Depuis 2016, plus de 10.000 plaintes ont été déposées contre les hôteliers, selon l'AFP. Etrangement, la très grande majorité provient des Britanniques. Et selon les Espagnols, 90% d'entre elles sont fausses. Les pertes sont tellement importantes qu'ils ont décidé d'engager des détectives privés. L'affaire est juteuse : des sociétés anglaises promettent des indemnisations de plusieurs milliers de livres aux plaignants.Ces sociétés spécialisées vont jusqu'à démarcher les clients aux abords des complexes touristiques en leur proposant un service gratuit. 
 
Pour sa part, l'Association britannique d'agents de voyage a lancé une campagne " Stop sickness scams" (" Arrêtez la fraude sur les maladies"). Elle met en avant qu'à terme, ces escroqueries seront payées par tous, dans le sens où le prix des voyages augmentera.
 
L'Espagne n'est pas la seule victime de cette vague d'escroquerie. D'autres destinations comme la Turquie en ont également fait les frais.
 

Mais comment cela a-t-il pu dégénérer ? Tout simplement parce qu'au Royaume-Uni, la loi de défense des consommateurs est si protectrice qu'elle n'exige aucun certificat médical attestant de la maladie. Deuxième élément : un délai de trois ans est accordé à la victime pour porter plainte.

 
Plusieurs arrestations pour fraude ont déjà été réalisées. Et la police espagnole compte bien ne pas en rester là. Les complexes hôteliers, quant à eux, menacent de retirer leurs packs "All-inclusive" aux Britanniques. De quoi calmer ceux qui voudraient faire des économies.