En cette saison de festivals, ne faisons pas la sourde oreille aux conseils des ORL. Pour éviter d'irréversibles lésions les bouchons de protection s'imposent. De plus en plus de jeunes souffrent de perte auditive et d'acouphènes.

C’est comme si j’avais une casserole à pression dans la tête, 24 heures sur 24, depuis 28 ans. J’entends ‘Pschhhh’sans interruption", nous raconte Yolande Delobbe, présidente de l’association Belgique Acouphènes, dont elle estime qu’environ 70 % des membres sont "dans l’acceptation", ces sifflements entendus en permanence étant jugés "supportables", et 30 % "à la dérive", souffrant de dépression. "Les acouphènes sont très fatigants, usants, car c’est un harcèlement intérieur permanent", nous confie-t-elle.

Et lorsque l’on souffre en plus d’hyperacousie, où l’on ne supporte plus le bruit d’une feuille de papier qui tombe par terre, tant il est amplifié, on comprend mieux le calvaire de ceux qui ont voulu en finir…

Ce n’est pas le cas de Yolande Delobbe, qui "essaie d’en faire un compagnon de vie", ce qui ne l’a pas empêchée d’avoir à peu près tout tenté, si ce n’est l’hypnose, pour espérer s’en débarrasser : traitements médicamenteux, acupuncture, ostéopathie, techniques de relaxation,… Rien n’y a fait. Elle n’en est jamais venue à bout.

Pour se soulager ? "Je travaille sur moi-même; j’essaie de me persuader que ce n’est pas grave et je me motive beaucoup avec l’association. Il faut des carottes, car sinon, vous tombez en dépression. Vous ne savez plus quoi faire avec votre tête, tellement c’est gênant. Vous avez envie de la jeter bien loin… Et puis, pour les problèmes d’hyperacousie, je mets aussi des filtres, il s’agit d’un bouchon troué à l’intérieur qui permet de diminuer les décibels. C’est comme si on baissait le son de la radio. Mais malheureusement, cela ne diminue pas les acouphènes !"