Le 14 juillet prochain, l’aventure Wink s’arrêtera. Wink, c’était le pari du supermarché 2.0, sans caddy. Juste un PC ou un smartphone, puis une voiture pour récupérer, dans l’un des points de retraits, les articles commandés et payés en ligne.

Cet échec met surtout en lumière le retard qu’accuse l’e-commerce dans le secteur alimentaire en Belgique. « Chez nous, la part de marché du commerce online atteint 1,3 % de toutes les dépenses pour les produits de grande consommation, observe Marc Mondus, consultant chez GFK. Aux Pays-Bas, c’est 2,6 %. La France atteint 5,6 % et le Royaume-Uni, 7,5 %. »

Initiatives et rentabilité

Si Marc Mondus souligne que la croissance est de mise, « 12,5 % des ménages ont eu recours à ces services au moins une fois au cours des 12 derniers mois, alors qu’ils étaient 8,5 % il y a 3 ans. », il n’empêche, l’activité est à la traîne. Et aucun acteur de la distribution alimentaire n’est parvenu jusqu’ici à la rendre réellement rentable. Les initiatives des supermarchés prouvent pourtant qu’il existe des publics pour ces services, prêts à payer 5 à 10 euros pour gagner une heure sur leur week-end en venant retirer les courses toutes prêtes sur le parking du supermarché ou, mieux, en se les faisant livrer. Encore faut-il que toutes ces commandes atteignent un volume critique offrant de la rentabilité…

Ce sera peut-être le cas dans les 5 à 10 années à venir, sous l’impulsion de concurrents étrangers. « Je suis convaincu que les acteurs de la grande distribution n’ont pas le choix car, tôt ou tard, Amazon va débarquer en Belgique. Y compris dans le marché alimentaire », estime ainsi Gino Van Ossel, spécialiste du retail et professeur à la Vlerick Business School.

Source:  http://www.lesoir.be/163442/article/2018-06-19/la-belgique-la-traine-sur-le-commerce-dans-le-secteur-alimentaire