Un Belge sur trois ne travaille pas

 
©Bruno D’alimonte/Le Soir.

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Le taux d’emploi est la proportion de personnes qui disposent d’un emploi parmi celles qui sont en âge de travailler (de 15 à 64 ans). Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce taux était de 62,3 % en Belgique en 2016. Au sein de l’Union européenne, seuls trois pays affichent un moins bon résultat : la Grèce (52 %), l’Italie (57,3 %) et l’Espagne (59,6 %). La France affiche un taux de 64,2 %, le Luxembourg de 65,6 %, alors que l’Allemagne et les Pays-Bas présentent des taux respectifs de 74,7 % et 74,8 %.

La performance belge ne s’est que peu améliorée depuis 2005. Vincent Vandenberghe, professeur d’économie et chercheur à l’Ires (UCL) relève qu’ «  il faut relativiser cette maigre performance par le fait que la population en âge de travailler a fortement progressé. Maintenir, même constant, le taux d’emploi en pareilles circonstances n’est pas anodin : la Belgique a continué de créer des emplois pour parvenir à absorber cette croissance démographique.  » Selon lui, c’est du côté des travailleurs âgés que le bât blesse, la Belgique ayant poussé trop de gens vers la prépension et ayant tardé à prendre les mesures pour y remédier. Un constat comparable peut être dressé pour les jeunes (jusqu’à 24 ans) : un taux d’emploi de 22,7 % en Belgique pour 45,8 % en Allemagne. «  Mais ce chiffre doit être fortement relativisé par le fait que nos voisins pratiquent la formation en alternance, qui conduit rapidement les jeunes sur le marché de l’emploi, poursuit Vincent Vandenberghe. Du reste, les statistiques allemandes ne disent rien de la qualité de ces emplois.  »

En effet, le taux d’emploi élevé dont se vantent l’Allemagne et les Pays-Bas est flatté par un pourcentage important de jobs dont le volume horaire hebdomadaire est inférieur à 14 heures : 7,9 % en Allemagne ou 10,1 % aux Pays-Bas, contre 1,9 % en Belgique ou 2,5 % en France.

Avec pour conséquence que le passage à l’emploi ne s’accompagne pas nécessairement d’une sortie de la pauvreté.

Par ailleurs, la Banque centrale européenne a récemment reconnu que le taux de chômage officiel sous-estimait largement le « manque d’emploi » en zone euro et que si la reprise se traduisait par de nombreuses créations d’emploi, une proportion importante de ces nouveaux jobs était des « emplois de faible qualité ».

Alors que faire ? Repenser le marché du travail, la fiscalité et la protection sociale hors des sentiers battus de l’orthodoxie. Autrement dit : en prenant le contre-pied des politiques qui, aujourd’hui, ont la cote.

 

Source:  http://www.lesoir.be/105306/article/2017-07-19/un-belge-sur-trois-ne-travaille-pas

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