À quoi sert-elle ?

Synthétisée par la peau sous l’action des UVB du soleil et stockée dans les muscles et le tissu graisseux, la vitamine D joue un rôle crucial dans l’absorption et la fixation du calcium et du phosphore, contribuant à la bonne santé des os et des dents. Elle a aussi un rôle important pour les fonctions musculaire et immunitaire. "Il semble exister une association entre un déficit en vitamine D et la survenue du diabète, de la dépression, de maladies cardiovasculaires ou encore de certains cancers", indique le Dr Pascal Douek, médecin micronutritionniste.

Qui doit en prendre ?

Elle peut être prescrite aux enfants qui ne boivent pas de lait enrichi en vitamine D, ainsi qu’aux femmes enceintes et aux personnes âgées vivant en institution, pour son rôle dans la minéralisation osseuse.

Elle est intéressante en cas d’infections respiratoires à répétition. Une méta-analyse récente montre qu’une supplémentation en vitamine D3 réduit le risque d’être malade de 40 à 60 %. "Les patients à qui je la prescris, après dosage pour vérifier qu’ils manquent bien de vitamine D, notent généralement moins de fatigue et d’infections dans les mois qui suivent", observe le Dr Charles Henry Guez, médecin généraliste. Elle est utile après 60 ans, car les capacités naturelles de synthèse et de métabolisation de la vitamine D diminuent.

Elle est indispensable chez les personnes souffrant d’ostéoporose ou celles à risque : ménopause, et préménopause s’il y a des antécédents de fractures. Une supplémentation en vitamine D, associée à du calcium, réduit le risque de fractures non vertébrales après 65 ans. "De plus, les traitements de fond de l’ostéoporose comme les bisphosphonates sont moins efficaces s’ils sont donnés à des patients déficitaires en vitamine D", ajoute Jean-Claude Souberbielle, biologiste. Les rares contreindications sont l’insuffisance rénale ou la sarcoïdose.

 

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Quand faut-il la prendre ?

On risque davantage de manquer de vitamine D pendant l’hiver en raison du faible ensoleillement. C’est aussi le moment où l’on a besoin d’elle pour lutter contre les infections virales. C’est donc d’octobre à mars qu’il est intéressant de faire une cure d’au moins trois mois.

À quelle dose ?

Elle s’exprime en UI (Unités internationales). En cas d’ostéoporose, les études montrent que la supplémentation en vitamine D réduit le risque de fractures à des doses d’au moins 800 UI par jour. "Chez les plus de 60 ans, on conseille même 1 000 à 1 500 UI par jour", note le Dr Souberbielle.

Sous quelle forme ?

On la trouve sous différentes formes et à différentes doses. Les gouttes permettent d’en prendre un peu tous les jours alors que les ampoules proposent une forte dose de manière plus espacée. La première option est préférable, car elle permet de maintenir un taux plus stable de vitamine D dans le sang. "Avec les ampoules tous les 3 ou 6 mois, on note un pic avec un taux sanguin élevé au début, puis ce taux baisse progressivement", explique le Dr Douek. Et si elles restent bénéfiques à l’os, les prises mensuelles ou trimestrielles ne préviennent pas les infections respiratoires. Leur gros avantage : être moins contraignantes, raison pour laquelle les médecins continuent de prescrire des ampoules.

"Je conseille plutôt les médicaments, qui garantissent une reproductibilité des dosages et reviennent peu cher, moins de 2 euros pour un mois de traitement", précise le Dr Douek.

Quelle vitamine D ?

Il en existe deux : la D3 d’origine animale, et la D2 d’origine végétale. La D3 est plus proche de notre vitamine D naturelle et a surtout une demi-vie (temps nécessaire pour que sa concentration dans le sang diminue de moitié) plus longue. "Lorsqu’on prescrit des doses espacées, la vitamine D3 est supérieure à la vitamine D2, car elle s’élimine moins vite et permet de maintenir un taux satisfaisant plus longtemps", explique le Dr Souberbielle. En doses journalières, aucune étude ne montre la supériorité de l’une sur l’autre.