Notre pays va prendre part à la mission européenne pour défendre les navires commerciaux face aux attaques des Houthis. Comment cela va-t-il se traduire ?

La Rédaction

• Publié le 20-01-2024 à 12h25

La Belgique participera à la mission européenne en mer Rouge visant à garantir la liberté de navigation face aux attaques des rebelles Houthis depuis le Yémen, a annoncé le kern ce vendredi. Une mission défensive, pour protéger les navires marchands, a précisé la ministre de la Défense Dedonder. La participation belge devrait se faire avec la frégate Louise-Marie.

Concrètement, que signifie cette action pour la Belgique ? Dans les colonnes de HLN, l’ancien général de l’armée belge Marc Thys se montre sceptique. “C’est une bonne nouvelle, mais nous ne pouvons pas nous impliquer de manière permanente. Pour cela, il faudrait trois frégates et nous n’en avons que deux, dont l’une est en maintenance”, explique-t-il. “On dirait une blague à la belge, oui… mais c’est surtout un exemple de manque de volonté politique.”

”Les frégates belges ne sont réellement déployables qu’un tiers du temps”, précise à nos confrères le lieutenant-colonel Tom Simoens,de l’Académie militaire royale, en raison de l’entretien qui doit être effectué tous les six mois. “On ne sait donc pas pour combien de temps la Louise-Marie participera à la mission”.

Face aux missiles iraniens – des drones Shahed-136 que Poutine lance également sur l’Ukraine – qu’utilisent les Houthis, il sera difficile pour la Belgique de faire la différence, estime Tom Simoens. Les frégates belges en question, achétées en 2008, ont été construites en 1989 par les Pays-Bas. “Notre pays peut certainement apporter sa contribution. En préparant des opérations, en fournissant un soutien logistique, en analysant la situation et en obtenant des renseignements”, ajoute toutefois Marc Thys. “Nous nous contenterons de défendre les cargos.”

Sécuriser la mer Rouge est un enjeu important pour la Belgique, qui possède la huitième flotte marchande au monde (440 cargos). “La défense de nos intérêts économiques est la pierre angulaire de notre politique étrangère depuis 200 ans. Il s’agit ici de nos intérêts vitaux”, martèle le lieutenant-colonnel.

Source: https://www.lalibre.be/belgique/politique-belge/2024/01/20/la-belgique-en-mer-rouge-face-aux-houthis-on-dirait-une-blague-a-la-belge-ECAWWUCCCVE3XGDEF7ZKJBEGOY/